Nucléaire: Que faut-il de plus ?

mars 25, 2011

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Après Tchernobyl, voici Fukushima.

Que faut-il de plus grave pour avoir un sursaut de lucidité et de révolte par rapport à cette source d’énergie ? Dans ce dernier accident, on s’aperçoit que nous sommes à peine capable d’arrêter un réacteur emballé… Et je ne vous fais pas un dessin en cas d’explosion atomique… ce qui a pour l’instant été échappé de justesse…

Je voudrais réagir ici sur quelques affirmations qui me font bouillir:

– « on ne peut pas se passer du nucléaire »: apparemment d’autres pays y parviennent, et puis il suffit de s’en donner les moyens…

– « nos centrales sont les plus sûres »: les centrales fonctionnent toutes sur le même modèle de refroidissement avec un besoin d’alimentation électrique. On ne sait pas arrêter rapidement une centrale…

– « le nucléaire est une énergie bon marché »: avec du personnel intérimaire sous-payé et un cycle de vie du combustible sans solution pour le moment, je pense que le vrai calcul du coût de revient serait bien différent.

Alors bien sûr nous allons tirer des enseignements de cette catastrophe. Mais pour ma part, je trouve tout cela effrayant. D’autant plus que le marché du nucléaire civil est en train de s’étendre aux pays émergents. Quand on voit les difficultés des Japonais, ça fait froid dans le dos.

Vu les enjeux économiques, le sursaut ne peut venir que du peuple. Il sera intéressant de voir comment le peuple Japonais réagira par rapport à cela.

Personnellement, je suis révolté: en 2011, nous avons les moyens d’optimiser énormément nos besoins énergétiques ainsi que nos moyens de production; les gisements d’innovations sont immenses. Les 100000 emplois français dans le nucléaire ne sont rien par rapport à ce potentiel.


Tarifs de rachat d’électricité

juillet 24, 2008

Pour ceux qui se posent la question du tarif de rachat, vous pouvez bien-entendu consulter le site de l’ADEME.

Je vous recommande sinon ce lien officiel:

http://www.industrie.gouv.fr/energie/renou/f1e_ren.htm


La décentralisation de la production énergétique: OUI !

juillet 21, 2008

Suite à mon article « coup de gueule » contre les parcs éoliens, et suite au commentaire de cyrilkebek, je me dois de préciser ma pensée sur le concept de décentralisation de la production énergétique.

En effet, selon moi, si chaque habitation / bâtiment se dotait de systèmes autonomes de production énergétique (chauffage, eau chaude, électricité), le besoin de production de forte puissance centralisée (et donc le recours aux lignes à haute tension) serait réduit à son strict minimum , couvrant ainsi les zones résiduelles non autonomes en énergie ainsi que pour lisser éventuellement le besoin en cas de période creuse.

De plus, concernant la production d’électricité, chaque bâtiment / maison couvert de panneaux solaires et/ou d’éoliennes individuelles, a virtuellement la capacité de surproduire son besoin. Ces bâtiments /maisons étant toutes reliées au réseau de distribution électrique (ERDF en France), il serait théoriquement possible de gérer localement la redistribution énergétique (ou le lissage, etc, je ne connais pas bien la sémantique de ce métier) avant d’avoir recours à un système centralisé.

N’ayant pas tous les chiffres en main, je ne sais pas jusqu’où ce modèle peut être poussé, et donc je ne sais pas dire la proportion résiduelle d’énergie centralisée qu’il resterait à produire (dans l’idéal il faudrait pouvoir s’en passer). De même il faudrait déterminer la nature de cette production centralisée (puissance, réactivité nécessaire). En tous cas, cela nous permettrait d’envisager ces systèmes avec justesse, guidés par le besoin de produire en simple compensation/complément énergétique, plutôt que la tendance actuelle qui vise le développement massif et anarchique, menant chaque business séparément (chacun voulant gagner un maximum de profits évidemment).

Au final, tout ceci relève de la stratégie énergique d’un état où les différentes solutions énergétiques seraient développées suivant un plan coordonné et dirigé par l’objectif prioritaire de production énergétique localisé. Ainsi, même les grands projets centralisés de production d’énergie renouvelables (parcs éoliens, centrales solaires en plein champs, etc) seraient réduits à leur stricte nécessité géographique et temporelle (au sens où ces systèmes seraient démontés le jour où la production locale serait complètement autonome).

Ainsi, on peut citer le Portugal qui impose l’installation de Chauffe-Eau Solaire Individuel sur toute construction neuve, et ils comptent bientôt imposer le photovoltaique…

A mon sens, l’Allemagne a un modèle énergétique proche de ce concept qui, en abandonnant le nucléaire, est devenu le leader mondial du marché du solaire photovoltaïque, de l’éolien et de la construction passive !. Toutefois, l’Allemagne est devenue aussi très polluante par l’usage de centrales thermiques comme principal système de compensation de production énergétique, puisque les parcs éoliens ne suffisent pas à compenser de facon homogène toute l’année (l’exposition géographique des vents en Allemagne est assez peu variée). Dès lors certaines voix (en France notamment) sous-entendent que l’Allemagne devrait revenir au nucléaire pour respecter les critères du protocol de Kyoto… là aussi, je ne dispose pas des chiffres mais il me semble que l’enjeu est plutôt de persévérer et de tout mettre en oeuvre pour limiter le besoin en compensation énergétique centralisée:

  • optimisation de la gestion du maillage de prodution énergétique,
  • optimisation du stockage de l’énergie,
  • incitations pour le déploiement de production énergétique locale,
  • et SURTOUT réduction des besoins énergiques (maisons passives, amélioration de l’ancien, etc).

De ma (neutre) fenêtre, le modèle défendu ici dans cet article laisse peu (ou pas) de place au nucléaire, mais aussi aux parcs éoliens ou photovoltaiques, mais il permet de développer un marché au moins autant créateur d’emplois et de richesses, dans la meilleure harmonie de développement durable possible.


Géothermie + Solaire sur maison neuve: attention au timing !

juillet 17, 2008

Suite au commentaire d’Anne-Marie, lectrice éclairée de ce blog, je trouve utile de créer ce post pour partager plus largement ce sujet de discussion. Le problème posé est le suivant:

Considérant la construction d’une maison neuve avec mise en oeuvre d’une géothermie pour les besoins de chauffage, est-il judicieux d’attendre 2 années supplémentaires pour installer des panneaux solaires photovoltaiques pour couvrir la consommation électrique de la géothermie et bénéficier d’une TVA réduite à 5,5% contre 19,6% pour une maison neuve ?

Le cas étudié ici présente les caractéristiques suivantes:

  • géothermie: 135m2 chauffés, cout total du système: 120€/m2 chauffé, soit 16200 €
  • cout annuel consommation électrique géothermie = 500 €/an
  • solaire PV: surface équivalente 5m2, coût total = 7000 € environ (intégré au bâti, revente EDF = 500€/an). attention aux frais d’installation: à négocier pour cette petite surface !
  • Plafond crédit impot = 16000 € pour un couple, global sur 3 années consécutives.

Analyse:

En fait, la TVA n’est pas le critère discriminant de cette réflexion mais plutôt le plafonnement du crédit d’impôt.

Je m’explique: sur les panneaux solaires PV, la différence de TVA entre 5,5% et 19,6% sur 7000€ représente 987€. Or durant les 2 années d’attente pour bénéficier de la TVA à 5,5% conduit à payer une facture EDF de 1000€ (2 x 500). La différence de TVA s’annule.

En revanche, côté crédit d’impôt, le plafond de 16000€ sur un global de dépenses sur 3 années consécutives pèse lourd dans la réflexion. En effet, après avoir dépensé 16200€ dans votre géothermie, il ne vous reste plus de crédit d’impôt disponible pour les panneaux solaires.

Il est donc judicieux d’attendre non pas deux années mais plutôt 3 années pour « régénérer » votre crédit d’impôt…

Attention toutefois:

  • personne ne peut prédire les conditions de plafonnement du crédit d’impôt dans 3 ans. Dans le pire scénario, elles pourraient être purement et simplement annulées. Dans ce cas, vous auriez attendus 3 ans pour rien; pire, pendant 3 ans, vous auriez payé 500€ de facture EDF, soit 1500€ perdus.
  • cette contrainte d’attente de 3 années peut avoir du bon coté installation solaire PV: le prix de revient de la main d’oeuvre est sensiblement identique entre 5m2 ou 20m2. Or avec un plafonnement maximum de crédit d’impôt (16000€ pour un couple), il vous sera possible de déployer 20m2 de panneaux solaires plutôt que 5m2. Vos revenus de revente d’électricité à EDF seront alors supérieurs (contre un investissement supérieur certes, mais on n’a rien sans rien 😉 ), jusqu’à 2500€ par an. Là aussi, avec l’incertitude du prix de rachat du kwh par EDF dans 3 ans…

Quel est votre expérience vécue sur ce type de situation ? merci de votre retour !


Parcs éoliens: re-NON !

juillet 16, 2008

Il y a quelques temps je poussais un coup de gueule contre les parcs éoliens qui défigurent nos beaux paysages…

Or je viens de passer dans un petit village où j’aime contempler la beauté préservée et sauvage de sa campagne environnante pour constater la progression (ineluctable ?) de l’envahisseur année après année: l’année dernière, quelques éoliennes venaient s’afficher sur les cîmes au loin; cette année, les lignes à moyenne/haute tension viennent balafrer toute la largeur d’un pan de montagne…

Je le redis: non aux parcs éoliens, oui à la production énergétique individuelle et décentralisée !!!


TVA 5,5% pour Maison HQE: une bonne idée ?

Mai 30, 2008

A priori, la mesure semble attractive: 5,5% de TVA pour les maisons à Haute Qualité Environnementale. En effet, ce type de mesure aurait probablement un effet massif sur le comportement des bâtisseurs et surtout sur celui des gens, comme cela peut se mesurer aujourd’hui au succès de la rénovation de l’habitat (TVA à 5,5% pour les maisons de plus de 2ans). La raison est simple: sur un projet de construction à 300000 €, la TVA représente 58800 € environ à 19,6% contre une TVA de 16500 € à 5,5%, soit un écart monumental de 42300 €.

Toutefois, dans le détail, il faudra regarder les modalités associées à ce type de mesure: faudra-t-il justifier la performance énergétique avec une expertise ou faudra-t-il recourir à une entreprise de construction certifiée HQE, ou faudra-t-il présenter une labelisation (HQE, PassivHaus, etc.) ?

Suivant le parti pris, cette mesure pourrait rapidement se faire cannibaliser par les intermédiaires de tout poil (cf articles précédents sur les subventions et leurs travers). A priori, je préfère la première formule qui a le mérite d’être indépendante et factuelle. Reste à déterminer les critères admissibles.

Au passage, il est bon de rappeler que la TVA sert au financement de la Communauté Européenne. Si j’ai bien compris, cette mesure doit donc être approuvée à l’unanimité par tous les membres. Or les plus grands bénéficiaires des subventions sont les nouveaux entrants qui n’ont pas forcément une vocation prioritaire à l’écologie mais plutôt à se développer et se moderniser. Dans le même temps, les premiers entrants, les plus modernes, ont clairement identifié le green power comme un relais de croissance pour ces prochaines années. Le match s’annonce serré, mais je reste positif sur son issue, dans un contexte où l’énergie fossile atteint des niveaux de prix inconfortables pour tous.

Par contre, je ressents une impression diffuse d’une certaine cacophonie vis-à-vis du Grenelle de l’Environnement où un certain nombre de mesures ont été annoncées, comme l’obligation de performance énergétique d’ici 2012 par exemple. Ainsi,  d’un côté, la TVA serait incitative, mais d’ici 2012, une certaine forme de contrainte risque d’apparaitre… (bonus/malus, etc). D’un autre côté, la TVA est peut-être la seule mesure dépendant d’une unanimité à la Commission Européenne. Dans ce cas, il est interessant de la médiatiser seule pour interpeller nos pays voisins (la pression exercée est ainsi plus forte car concentrée sur un point).

Enfin, tout ceci bouleverse un peu mon projet de construction de maison à haute performance energétique car j’ai l’impression qu’avec un peu de patience, je peux gagner plus de 40000 €, de quoi s’offrir quelques vacances de rêve 😉


Simulez votre performance énergétique avant et après travaux

Mai 4, 2008

Je tiens à vous signaler une excellente initiative signée… EDF Bleu Ciel !

En effet, ils viennent de mettre à disposition du public un simulateur de performance énergétique pour votre maison dont le plus grand mérite, à mon sens, revient au respect de l’anonymat de l’utilisateur (trop souvent, les sociétés cherchent à connaître votre identité pour vous extorquer un rendez-vous, ou encore à revendre vos coordonnées aux plus offrants).

En outre, ce simulateur est très bien fait car très simple d’utilisation et présente des résultats synthétiques et compréhensibles.

Enfin, il est possible de simuler la mise en oeuvre de travaux et de constater leur impact sur la performance énergétique.

Bien entendu, la fin de la simulation vous invite à contacter leurs services mais cela me semble très bien dosé puisqu’il vous appartient de décider d’aller plus loin avec eux ou non. Vous pouvez aussi décider de consulter d’autres sociétés…

Bravo !


Vacances au Maroc: du soleil à gogo… sans le moindre panneau solaire !

avril 30, 2008

Je rentre de quelques jours de vacances au Maroc où nous avons pu profiter d’un soleil généreux et puissant 😉

En revanche, il ne faut pas beaucoup de temps pour se rendre compte de l’absence totale de panneaux solaires, photovoltaique ou à production d’eau chaude… quel gâchi !

Dans le même temps, j’ai été frappé d’apprendre les projets de constructions de centrales nucléaires dans certains pays du Maghreb où Areva serait bien heureux d’y décrocher des contrats myrifiques…

Pourtant, il semble facile d’imaginer un cadre juridique et fiscal incitatif pour les investisseurs qui pourraient booster la production d’énergie solaire, la création d’une industrie de fabrication, de Recherche et Développement, etc. dans une région extrêmement propice, bénéficiant d’une main d’oeuvre abondante, qualifiée, peu chère et d’un climat favorable.

Mes amis, il n’est pas trop tard pour exploiter des atouts considérables pour devenir la Silicon Valley du Solaire…


Certificats Verts: Une Opportunité en Devenir

avril 30, 2008

Les certificats verts sont encore méconnus. La meilleure description me semble être produite par l’HESPUL sur son site. Pour résumer, il s’agit de certificats attestant la production d’énergie renouvelable. En théorie, ces certificats peuvent être ensuite revendus à des tiers à des fins de compensation (utilisation ou production d’énergie polluante compensée par l’achat de certificats verts) ou à toute autre fin (éthique, etc.).

A priori, ces certificats semblent s’adresser aux gros producteurs d’energie verte puisqu’il faut débourser 800 € HT par installation puis 0,05€ par MWh pour obtenir l’enregistrement de sa production verte.

Ensuite, la valeur de ces certificats reste aléatoire puisque leur diffusion reste extrêmement restreinte voire nulle en France. A terme, ces certificats devraient pouvoir être côté en bourse ou encore valorisés par une garantie d’Etat.
Cependant, aujourd’hui, ces certificats verts restent un potentiel en devenir dont le développement reste dépendant d’un engagement volontariste des Etats. La France reste attentiste sur le sujet pour le moment.

Personnellement, je trouve le concept très prometteur car il pourrait donner un coup de fouet à la production verte en apportant un complément de revenu intéressant voire important aux producteurs d’énergie verte. Les calcul de rentabilités peuvent s’en ressentir très nettement.

Pour mémoire (d’après l’article de l’Hespul),

  • c’est Observ’ER qui est chargé de l’enregistrement et de la délivrance de « certificats RECS »
  • « RECS » (Renewable energy certificate system) est une organisation internationale qui a été créé en 2001 à l’initiative de quelques grandes compagnies énergétiques (dont EDF-Branche développement, une partie d’EDF qui est dans le secteur concurrentiel).

    Son objectif est la mise en place d’un « marché harmonisé d’échange de certificats verts » en faveur duquel elle se propose d’« exercer un lobbying puissant sur les dirigeants nationaux et européens » comme l’explique la page d’accueil de son site Internet.

  • En France, ce sont les gestionnaires du réseau de transport (RTE) ou de distribution (EDF-ERD et les ELD) auquel l’installation de production est raccordée qui sont seuls habilités à délivrer des garanties d’origine aux producteurs qui en font la demande

A suivre…


Des aides à géographie variable

avril 11, 2008

L’association ENERPLAN vient de publier la mise à jour de la liste des aides octroyées par les différents organismes publics (Département, ADEME, Conseil Général, Communité Urbaine, Commune, etc) pour les énergies solaires.

Cette liste est ventilée par régions Françaises.

Il en ressort une grande disparité. En gros, on peut résumer comme suit pour les particuliers:

  • Bonnet d’âne pour les régions Bretagne, Alsace, Aquitaine, Basse-Normandie, Centre, Champagne-Ardenne, Midi-Pyrénées, Pays de la Loire et la Réunion
  • Mention assez-bien pour les régions Auvergne, Bourgogne, Corse, Franche-Comté, Haute-Normandie, Languedoc-Roussillon, IDF, Limousin, Rhône-Alpes
  • Mention bien pour la région PACA, mention spéciale pour le département 06 et la Guyane
  • Mention très bien pour les régions Lorraine, Nord-Pas de Calais, Picardie, Poitou-Charentes, Martinique

Je suis un peu surpris de ne pas trouver des aides plus fortes dans les régions les moins ensoleillées. Il y a certainement un rationnel qui m’échappe (les aides sur l’éolien sont elles fortes en Bretagne ?)