Suite à mon article « coup de gueule » contre les parcs éoliens, et suite au commentaire de cyrilkebek, je me dois de préciser ma pensée sur le concept de décentralisation de la production énergétique.
En effet, selon moi, si chaque habitation / bâtiment se dotait de systèmes autonomes de production énergétique (chauffage, eau chaude, électricité), le besoin de production de forte puissance centralisée (et donc le recours aux lignes à haute tension) serait réduit à son strict minimum , couvrant ainsi les zones résiduelles non autonomes en énergie ainsi que pour lisser éventuellement le besoin en cas de période creuse.
De plus, concernant la production d’électricité, chaque bâtiment / maison couvert de panneaux solaires et/ou d’éoliennes individuelles, a virtuellement la capacité de surproduire son besoin. Ces bâtiments /maisons étant toutes reliées au réseau de distribution électrique (ERDF en France), il serait théoriquement possible de gérer localement la redistribution énergétique (ou le lissage, etc, je ne connais pas bien la sémantique de ce métier) avant d’avoir recours à un système centralisé.
N’ayant pas tous les chiffres en main, je ne sais pas jusqu’où ce modèle peut être poussé, et donc je ne sais pas dire la proportion résiduelle d’énergie centralisée qu’il resterait à produire (dans l’idéal il faudrait pouvoir s’en passer). De même il faudrait déterminer la nature de cette production centralisée (puissance, réactivité nécessaire). En tous cas, cela nous permettrait d’envisager ces systèmes avec justesse, guidés par le besoin de produire en simple compensation/complément énergétique, plutôt que la tendance actuelle qui vise le développement massif et anarchique, menant chaque business séparément (chacun voulant gagner un maximum de profits évidemment).
Au final, tout ceci relève de la stratégie énergique d’un état où les différentes solutions énergétiques seraient développées suivant un plan coordonné et dirigé par l’objectif prioritaire de production énergétique localisé. Ainsi, même les grands projets centralisés de production d’énergie renouvelables (parcs éoliens, centrales solaires en plein champs, etc) seraient réduits à leur stricte nécessité géographique et temporelle (au sens où ces systèmes seraient démontés le jour où la production locale serait complètement autonome).
Ainsi, on peut citer le Portugal qui impose l’installation de Chauffe-Eau Solaire Individuel sur toute construction neuve, et ils comptent bientôt imposer le photovoltaique…
A mon sens, l’Allemagne a un modèle énergétique proche de ce concept qui, en abandonnant le nucléaire, est devenu le leader mondial du marché du solaire photovoltaïque, de l’éolien et de la construction passive !. Toutefois, l’Allemagne est devenue aussi très polluante par l’usage de centrales thermiques comme principal système de compensation de production énergétique, puisque les parcs éoliens ne suffisent pas à compenser de facon homogène toute l’année (l’exposition géographique des vents en Allemagne est assez peu variée). Dès lors certaines voix (en France notamment) sous-entendent que l’Allemagne devrait revenir au nucléaire pour respecter les critères du protocol de Kyoto… là aussi, je ne dispose pas des chiffres mais il me semble que l’enjeu est plutôt de persévérer et de tout mettre en oeuvre pour limiter le besoin en compensation énergétique centralisée:
- optimisation de la gestion du maillage de prodution énergétique,
- optimisation du stockage de l’énergie,
- incitations pour le déploiement de production énergétique locale,
- et SURTOUT réduction des besoins énergiques (maisons passives, amélioration de l’ancien, etc).
De ma (neutre) fenêtre, le modèle défendu ici dans cet article laisse peu (ou pas) de place au nucléaire, mais aussi aux parcs éoliens ou photovoltaiques, mais il permet de développer un marché au moins autant créateur d’emplois et de richesses, dans la meilleure harmonie de développement durable possible.